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Jason Ross: Extraire l’hélium 3 sur la Lune pour une économie de la fusion et la propulsion spatiale

Jason Ross: Extraire l’hélium 3 sur la Lune pour une économie de la fusion et la propulsion spatiale

Jason Ross

de l’équipe scientifique de LaRouche, Washington DC, États-Unis


Nous travaillons avec LaRouche depuis près de vingt ans. Créé à l’origine en tant qu’ajout au travaux sur des animations multimédias concernant l’économie, le Basement s’est vu confier la tâche d’animer la caractéristique la plus essentielle de l’économie : les découvertes qui la portent vers l’avant. Une « voie étroite » de découvertes fut étudiée en profondeur, allant de [Johannes] Kepler à [Carl Friedrich] Gauss puis [Bernhard] Riemann.

Suite à ce travail sur la pratique scientifique en tant que telle, LaRouche nous a ensuite assignés à des projets sur la politique scientifique et économique, allant de l’exploration spatiale jusqu’aux grands projets d’infrastructure, en passant par la défense planétaire et la fusion thermonucléaire, ainsi que la métaphore et l’accord musical bien tempéré.

La tâche la plus récente qu’il nous a assignée est celle de développer l’humanité en tant que mesure de l’univers, grâce à une meilleure compréhension de la créativité en tant que force naturelle, telle que l’a envisagée le scientifique russo-urkainien Vladimir Vernadski. Une découverte révèle-t-elle des choses déjà existantes dans la nature – des principes, les lois de la physique ou d’autres choses de ce genre ? Mieux que cela : est-ce que la substance de la découverte fait elle-même partie de la nature ?

N’est-elle pas un phénomène naturel ? Une compréhension du monde peut-elle être complète si elle n’inclut pas ce processus de changement en tant que partie fondamentale, substantielle de la nature ? C’est ce dont je vais traiter dans cette présentation.

Le sujet dont je vais vous parler est intitulé : « Une approche prométhéenne pour le développement de nouvelles formes de feu : l’hélium-3 lunaire pour une humanité qui est passée à la fusion. » Je vais utiliser la perspective du développement de la fusion nucléaire et de l’exploitation des ressources en hélium-3 – le combustible le plus utile dans cette entreprise – pour faire ressortir ce que l’individu humain a de plus profond : son identité prométhéenne.

Parmi tous les êtres vivants, seuls les humains peuvent changer intentionnellement leur mode d’existence d’une génération à l’autre, et cela ne peut être réalisé que par la découverte et l’application de nouveaux principes.

Même si c’est la condition naturelle de l’homme, ce n’est pas toujours mis en pratique. Nous voyons aujourd’hui les BRICS en train de s’engager dans une direction très positive (comme nous en avons discuté hier) tandis que l’Empire britannique cherche à faire dérailler et à préempter ces politiques. Telle est la nature de l’oligarchie.

La vieille légende de Prométhée est la présentation la plus condensée de la bataille entre l’humanisme et l’oligarchie. Eschyle raconte cette histoire dans sa pièceProméthée enchaîné. Après que Zeus, le chef des dieux de l’Olympe, eut interdit à l’homme l’usage du feu, Prométhée ramena le feu du ciel (autrement dit de l’oligarchie) et en fit don à l’humanité. Il fut pour cela puni par Zeus, qui le condamna à être enchaîné à un rocher au sommet des montagnes et à se faire manger le foie par un aigle (symbole de Zeus) jour après jour.

Prométhée se considérait malgré tout comme le vainqueur car Zeus ne pourrait jamais lui enlever ni sa dignité ni la noblesse de son geste. Cet usage du feu par l’homme est, si l’on peut dire, ce qui a créé la race humaine : il s’agit là de la première technologie, celle qui nous sépare de tous les animaux. Prométhée décrit lui-même l’état dans lequel se trouvait l’humanité avant qu’il ne nous ait apporté la connaissance :

Au début, ils voyaient sans voir, ils écoutaient sans entendre, et, pareils aux formes des songes, ils vivaient leur longue existence dans le désordre et la confusion. Ils ignoraient les maisons de briques ensoleillées, ils ignoraient le travail du bois ; ils vivaient sous terre, comme les fourmis agiles, au fond de grottes closes au soleil. Pour eux, il n’était point de signe sûr ni de l’hiver ni du printemps fleuri ni de l’été fertile ; ils faisaient tout sans recourir à la raison, jusqu’au moment où je leur appris la science ardue des levers et couchers des astres. Puis ce fut le tour de celle du nombre, la première de toutes, que j’inventai pour eux, ainsi que celle des lettres assemblées, mémoire de toute chose, labeur qui enfante les arts. Le premier aussi, je liai sous le joug des bêtes soumises soit au harnais, soit à un cavalier, pour prendre aux gros travaux la place des mortels, et je menai au char les chevaux dociles aux rênes, dont se pare le faste opulent. Nul autre que moi non plus n’inventa ces véhicules aux ailes de toile qui permettent au marin de courir les mers. – Et l’infortuné qui a pour les mortels trouvé telles intentions ne possède pas aujourd’hui le secret qui le délivrerait lui-même de sa misère présente !

Pensez à toutes ces inventions : le calendrier nous indiquant quand il faut semer, des abris pour bénéficier d’une meilleure santé, des animaux pour nous assister dans le travail manuel, des véhicules munis de roues tirés par des animaux, la musique, les nombres et l’entendement. Pensez à cette situation : « Même s’ils avaient des yeux pour voir, ils ne leur servaient à rien. »

Grâce au don du feu, Prométhée affirme que l’homme « apprendra plusieurs arts », et effectivement le « feu », par son usage généralisé, est le fondement du développement technologique. Avec le feu de bois, on peut cuisiner les aliments, chauffer son foyer, s’éclairer et assurer sa sécurité la nuit ; et transformer des matériaux, comme durcir certaines roches et plier le bois en le faisant bouillir. Puis un nouveau type de « feu » nous a ouvert tout un domaine de nouvelles potentialités.

Cette nouvelle forme de feu fut le charbon de bois, créé en brûlant du bois sans apport d’air (pyrolyse), dans un trou couvert de terre. Le charbon de bois, qui est du bois débarrassé de son eau et de ses impuretés, permet d’obtenir un feu plus chaud qu’avec le bois normal. Grâce à ce procédé, la première machine chimique fut créée : ainsi naquit la métallurgie, en particulier l’âge de bronze.

Vous voyez ici deux pierres : l’une est grise et l’autre est verte. Elles ont certaines différences physiques, mais cette pierre est importante avant tout parce qu’elle ne provient que du charbon de bois. Pour cet exemple, nous utilisons une torche à acétylène plutôt que du charbon de bois afin que vous puissiez observer la transformation. La pierre grise est devenue rouge et s’est mise à luire, mais elle est restée une pierre. La pierre verte s’est transformée en métal ! C’est du cuivre. En ajoutant de l’étain au cuivre, on obtient du bronze. C’est un nouveau matériau qui n’avait jamais existé auparavant dans la croûte terrestre, avant que les humains aient réussi à le fabriquer. L’humanité est ainsi devenue une force géologique de plus en plus grande, en créant de nouvelles choses.

Afin de créer des métaux, beaucoup d’arbres ont été abattus puis brûlés pour faire du charbon de bois, et l’une des premières règles environnementales fut inventée il y a plusieurs siècles pour protéger les forêts contre les fabricants de charbon de bois.

Savez-vous ce qui a permis de sauver les arbres ? Le charbon de terre ! Oui, en utilisant du charbon de terre, des températures plus élevées et des énergies plus denses ont pu être obtenues bien plus facilement et plus rapidement qu’avec les arbres, et la machine à feu – autrement dit « à vapeur » – est née.

Souvenez-vous que Prométhée a mentionné son don de la connaissance de la force animale pour accomplir un travail. Nous pouvons maintenant utiliser des roches pour accomplir un travail ! Avec le charbon (transformé en coke), le bois peut être conservé pour la construction plutôt que d’être brûlé à grande échelle. Et contrairement aux arbres, le charbon peut faire fonctionner une usine et économiser une immense quantité de travail, transporter des gens et des biens, grâce aux locomotives à vapeur, laissant les chevaux et les bœufs se reposer sur le côté du chemin, tout en permettant aux travailleurs d’acquérir de nouvelles compétences et d’occuper de nouvelles tâches.

Ensuite, le pétrole a été développé en tant que nouvelle source de feu. Avec son énergie plus dense, le moteur à combustion interne est devenu possible. Privée d’ailes, l’humanité s’est pourtant trouvée en mesure de voler. Les distances se sont rétrécies, et les hommes se sont retrouvés plus étroitement reliés les uns aux autres. La découverte des principes de l’électromagnétisme a permis le transport de l’énergie par des fils en acier, plutôt que par le mouvement mécanique, et les moteurs électriques ont transformé nos techniques de production de manière spectaculaire.

Faisons maintenant un saut jusqu’à aujourd’hui. Vous voyez ici un graphique montrant le lien entre la consommation d’électricité par tête et le PIB par tête. Même si le PIB n’est pas une unité de mesure très précise de la création de richesse économique, ce graphique rend absolument clair qu’un pays sans électricité sera pauvre. Alors que certaines personnes peu recommandables proposent des « technologies appropriées » pour les pays africains, des panneaux solaires et des moulins à vent par exemple, pour pomper de l’eau la Chine investit là-bas des milliards dans de véritables projets d’infrastructure !

Revenons à notre compte-rendu historique : des percées dans le domaine de la chimie ont permis à de nouveaux processus d’émerger, comme la réfrigération et la production de fertilisants artificiels, dont la découverte à elle seule a conduit à un accroissement du potentiel de densité démographique de plusieurs milliards d’êtres humains. Le pétrole a pu être transformé en de nouvelles matières, comme les plastiques ; au cas où vous ne le saviez pas.

De la même manière que les forêts ont pu être sauvées par la découverte du charbon de terre, nous avons dû faire en sorte que nos ressources pétrolières ne soient pas entièrement brûlées, en développant une nouvelle forme de feu plus avancée. C’est ici qu’entre en scène le noyau de l’atome. Beaucoup plus puissant que les anciennes machines à leviers, à poulies ou à vis, plus puissant encore que la transformation chimique associée à la combustion, le noyau atomique est devenu la dernière forme prise par le « feu ».

Même si la science nucléaire est née il y a cent ans avec les travaux d’Henri Becquerel et de Marie Curie, ce domaine n’a été ni exploré de manière adéquate ni cultivé. Les mystères et les promesses qu’il cache encore engendrent la peur dans une population superstitieuse et peu raisonnable, plutôt que l’émerveillement devant nos propres pouvoirs. Pourquoi l’énergie nucléaire n’a-t-elle pas été développée, ou l’a-t-elle réellement été ?

Le rayonnement radioactif a été découvert en tant que nouvelle source d’énergie mystérieuse, émanant de certains matériaux. En plus de l’uranium et du thorium radioactifs qu’ils connaissaient déjà, les Curie ont isolé le polonium et le radium, qui sont encore beaucoup plus radioactifs. Pourtant, même le radium n’est pas très puissant en tant que source d’énergie par voie de rayonnement. Il faudrait plus de 100 kg de radium radioactif par foyer pour produire l’énergie dont il a besoin pour une année.

La science nucléaire a réussi à nous fournir le feu non pas par le rayonnement, mais par un processus différent, la fission, qui est la division du noyau atomique plutôt que la simple soustraction de petites quantités de rayonnement. En organisant certains isotopes atomiques, l’humanité s’est dotée de la capacité à créer des réactions en chaîne provoquant d’autres fissions, permettant la libération de quantités inconcevables d’énergie. (Les premiers scientifiques atomiques ont pensé un temps que la loi de la conservation de l’énergie avait été violée dans cet incroyable processus.)

Vous voyez à gauche une chaîne de désintégration allant de l’uranium jusqu’au plomb. Chaque étape de la chaîne se fait spontanément et libère une petite quantité d’énergie. A droite, un neutron venant du haut de l’écran frappe l’uranium-235, pour catalyser et provoquer une fission. Nous faisons en sorte que ce processus ait lieu.

Aujourd’hui, quelques grammes d’uranium produisent autant d’énergie que des tonnes de charbons et des piles de barils de pétrole, et une économie reposant sur le nucléaire apporte de nombreux autres avantages, tels que l’irradiation des aliments, l’imagerie médicale qui permet de sauver de nombreuses vies, les traitements contre le cancer ainsi que les détecteurs de fumée. Pourquoi, alors, l’usage de l’énergie nucléaire ne s’est-il pas propagé à toute l’économie mondiale, nous permettant de préserver nos réserves de pétrole pour d’autres usages, plutôt que de les brûler ?

La réponse : Zeus ! Regardons le graphique suivant, qui montre la consommation par tête aux Etats-Unis par rapport au temps. En utilisant les données d’un seul pays nous avons des chiffres plus cohérents et nous pouvons démontrer une évolution importante. Il y a deux remarques importantes à faire immédiatement :

D’abord, la consommation d’énergie par tête progresse avec le temps, et deuxièmement le type d’énergie change avec le temps, évoluant vers des formes de feu plus avancées comme nous l’avons mentionné plus tôt.

Regardez la période allant de 1960 à aujourd’hui. Nous voyons deux changements dans l’évolution à long terme : premièrement, l’énergie consommée a cessé d’augmenter et ensuite, la nouvelle forme de feu, le nucléaire, n’est pas devenue la source dominante. C’est inhabituel. Le charbon a complètement remplacé le bois, par exemple. Mais qu’est-il arrivé avec le nucléaire ? Pourquoi ?

Un pseudo environnementalisme et un véritable colonialisme. Essentiellement, les pays en voie de développement se sont vu nier le crédit et la technologie pour prendre part à l’âge nucléaire, en dépit des efforts du président Eisenhower, par exemple. Le mouvement « environnementaliste », une concoction ridicule dirigée par le prince nazi Bernhard de Hollande et son acolyte le prince Philip d’Angleterre, qui souhaite réduire la population mondiale de plusieurs milliards, a déclaré que tout ce qui est proprement humain n’est pas « naturel ». Il été amené à cibler tout particulièrement l’énergie nucléaire, bien que cette énergie remarquablement propre ne pollue pas, contrairement aux centrales à charbon qu’elle devait remplacer. Des campagnes médiatiques largement financées ont terrifié les gens à propos de ce processus physique parfaitement naturel.

Le graphique montre à quel niveau le gouvernement Kennedy prévoyait l’usage du nucléaire aujourd’hui ; le double de ce qu’il est en réalité. La chute n’a pas eu lieu qu’aux Etats-Unis : à l’échelle du monde, la consommation d’énergie par tête n’est que de 20 à 25 % de celle des Etats-Unis environ, et l’accroissement nécessaire d’un point de vue mondial est encore plus dramatique. La mise en œuvre de la fission, y compris le cycle au thorium qui a été étudié en profondeur en Inde, est une nécessité absolue, sans laquelle il sera physiquement impossible de garantir une dignité à tous. Mais il nous faut autre chose en plus : il faut passer à une forme d’énergie encore plus avancée, attendue depuis longtemps : la fusion nucléaire.

Contrairement à la fission, qui est la division de gros noyaux, la fusion consiste à unir deux noyaux légers. Elle produit plus d’énergie que la fission et, chose d’un grand intérêt pour nous, elle produit une énergie d’une qualité différente, surtout avec le meilleur combustible qui pourrait nous être accessible : l’hélium-3.

Pour montrer l’importance de cela, regardons ce graphique qui présente certaines réactions de fusion différentes, avec les produits obtenus. Précisons d’abord que le deutérium et le tritium sont des isotopes de l’hydrogène, ce qui signifie qu’ils ont tous trois un proton (ce qui en fait de l’hydrogène) mais que le deutérium a un neutron et le tritium deux. D’un point de vue chimique, tous trois se comportent comme de l’hydrogène. Tout comme l’hydrogène, qui libère une petite quantité d’énergie lorsque deux atomes s’unissent pour former une molécule gazeuse, ces isotopes peuvent se combiner chimiquement.

La plupart des laboratoires étudient la fusion du deutérium et du tritium, par laquelle les deux protons et les trois neutrons donnent lieu à une particule alpha (deux protons et deux neutrons) plus un neutron solitaire. Cette réaction libère dix millions de fois plus d’énergie que la combinaison chimique de ces deux atomes. La puissance n’est pas dans les matériaux mais dans l’esprit, dans notre capacité de faire apparaître de nouvelles transformations dans la nature.

Le neutron libéré par cette réaction de fusion des atomes de deutérium et de tritium est un gros problème, car il ne peut être contrôlée par les champs électrique et magnétique ou par des expériences de confinement électrostatique.

Cela signifie que les neutrons libérés par la réaction partent dans tous les sens, se heurtant aux parois de l’installation, ce qui fait qu’elles deviennent très chaudes. Les stratégies actuelles consistent à utiliser cette chaleur pour produire de l’énergie comme nous le faisons dans des centrales thermiques (au charbon) : la chaleur fait bouillir de l’eau, qui produit de la vapeur et passe par une turbine associée à un générateur d’électricité. Une très vieille technologie !

C’est là qu’entre en jeu l’hélium-3.

Voyez ce qui se passe lorsque l’on combine l’hélium-3 avec le deutérium : nous avons trois protons au total, ainsi que deux neutrons. Les produits sont une particule alpha et un proton, qui sont toutes deux des particules chargées électriquement, et qui peuvent par conséquent être contrôlées par les forces électromagnétiques. C’est très important ! Nous pouvons produire de l’électricité (qui est le mouvement d’une charge) directement à partir de ces particules chargées en mouvement, doublant ainsi le rendement et permettant de simplifier considérablement la conception des centrales.

Ces particules produites par la réaction peuvent également être dirigées pour engendrer une poussée au sein d’une fusée propulsée par la fusion. L’apport de protons énergétiques peut aussi nous donner un plus grand contrôle sur les isotopes.

Avec la fusion à l’hélium-3, nous pourrons finalement passer à une nouvelle forme de feu, où la production de vapeur n’est pas du tout impliquée.

Qu’est-ce qu’un isotope ?

Vous voyez ici le tableau des éléments de Mendeleïev, puis ici une version moderne. Il n’y a que 90 éléments qui puissent être trouvés dans des quantités appréciables dans la croûte terrestre. Pourtant, nous avons étudié plus de 100 éléments. Puis vous avez ici un tableau des éléments et de leurs isotopes. Ils sont plus de mille ! Alors que le chimiste ne voit aucune différence entre deux isotopes de l’étain, les processus nucléaires et vivants ont des relations différentes avec les isotopes.

Maintenant que nous sommes tout excités à propos de l’hélium-3, où peut-on le trouver ? Malheureusement, il y en a moins d’une tonne sur toute la Terre. Mais il y en a plus d’un million de tonnes sur la lune. Si seulement nous pouvions l’utiliser, tant sur place que sur Terre ! Contrairement aux diamants, qui occasionneraient un gaspillage de combustible si on tentait de les amener sur la Lune, l’hélium-3 vaut bien plus que son équivalent en or. Il faudra par contre des investissements majeurs et une volonté manifeste pour arriver à l’exploiter et à le rapporter sur Terre. Et la Chine est en train de s’orienter dans cette direction.

De la même manière que nous nous sommes tous réjouis du succès de l’atterrissage de Curiosity sur Mars ou de l’insertion réussie de la sonde indienne autour de la planète rouge, nous devrions nous réjouir du fait que la Chine a exprimé un intérêt pour l’exploration de la Lune et pour son développement, y compris l’exploitation de ses ressources en hélium-3.

Par exemple, le père du programme lunaire chinois, Ouyang Ziyuan, a déclaré à ce sujet :

L’Helium-3, un isotope de l’hélium, est un combustible idéal pour la fusion nucléaire. On estime les réserves d’hélium-3 sur toute la Terre à seulement 15 tonnes, tandis que 100 tonnes d’hélium-3 seront nécessaires chaque année si la technologie de la fusion nucléaire est utilisée pour répondre à la demande mondiale. La Lune, de l’autre côté, a des réserves estimées à quelque chose entre un et cinq millions de tonnes.

A quoi ressemblera une société qui s’est développée en s’appuyant sur la fusion à l’hélium-3 ?

Une telle société ne serait plus préoccupée par des questions énergétiques (elle pourrait même utiliser des ampoules à incandescence !) ou de matériaux, puisque le pouvoir de la torche à plasma de fusion serait le nec plus ultra en matière de traitement des matières premières. Les déchets des minerais pourraient être vaporisés et décomposés en éléments chimiques de base. Même les océans pourraient être exploités avec succès pour les minéraux qui y sont dissous.

En parlant des océans, le dessalement de l’eau de mer fournirait de l’eau potable à nos villes et à nos fermes, une chose qui serait à la portée d’une économie de fusion, permettant à l’humanité de se prémunir contre les aléas de la nature. Des matériaux nouveaux, affinés en fonction de leurs isotopes, amèneraient des percées fondamentales dans la science des matériaux. La médecine nucléaire connaîtrait des améliorations véritables, avec la capacité de produire des radio-isotopes à une échelle plus locale, utiles pour l’imagerie médicale et le traitement des malades.

Et ce pouvoir acquis par l’homme pourra même s’étendre au-delà de la Terre ! Il faudra développer notre capacité à prendre le contrôle du système solaire interne dans son ensemble, et la fusion nous permettra d’y arriver.

Lors de la conférence de l’Institut Schiller qui a eu lieu ici en avril dernier, nous avons discuté de la question de la défense planétaire, et de la possibilité que des astéroïdes qui n’ont pas encore été découverts viennent heurter la Terre et balayer des pays entiers ou même causer l’extinction de l’humanité. Des observatoires performants, y compris dans l’espace, sont nécessaires pour détecter les menaces à temps, et un meilleur partage de l’information est également nécessaire afin de pouvoir analyser les données. La chose la plus importante toutefois est de se donner les moyens de faire quelque chose pour contrer ces menaces ! Sinon, nous serions dans une situation terrible où nous serions conscients de la destruction à venir sans être en mesure de faire quoi que ce soit pour nous défendre.

Je vais vous donner deux exemples illustrant à quel point les fusées à propulsion chimique sont inadéquates. Le premier est un film concernant l’envoi par la NASA de la sonde Messenger sur Mercure. La sonde a été lancée en août 2004 pour une insertion sur l’orbite de Mercure en 2011. Cela fait un voyage de six ans et demi, avec six assistances gravitationnelles : une de la Terre, deux de Vénus, et trois de Mercure elle-même, plus cinq impulsions chimiques pour effectuer des changements d’orbite. Lors de ces assistances gravitationnelles, la sonde passe suffisamment près des planètes pour laisser une petite traînée.

De la même manière, nous voyons ici la mission Rosetta, qui vise à étudier une comète. La sonde a été lancée en 2004 et devrait se poser sur la comète en novembre prochain, après une décennie de voyage dans l’espace, avec des assistances gravitationnelles de la Terre, de Mars, puis de la Terre à nouveau, un astéroïde, puis de la Terre une troisième fois, avant d’atteindre sa cible. Imaginez : s’il fallait dix ans pour atteindre un astéroïde récemment identifié, nous serions dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit !

Ces satellites ne sont pas comme des ballons d’air chaud, dépendant des courants pour se mouvoir et se rendre à leur destination de la manière la plus passive. Avec la propulsion à fusion nucléaire, au contraire, nous pourrions transporter suffisamment de combustible pour maintenir une accélération continue, pour atteindre des vitesses toujours plus grandes au cours du voyage, et se rendre à n’importe quel endroit du système solaire interne en quelques jours ou quelques semaines. Si nous devons nous donner toutes les chances de survie, il nous faut prendre au sérieux ce type de menace et nous doter de la fusion nucléaire comme mode de propulsion dans l’espace, et développer la plate-forme économique et scientifique adéquate.

J’ai mentionné le travail qu’effectue la Chine en vue du développement des ressources en hélium-3 sur la Lune, mais il faut cependant rappeler qu’il faut aussi faire le travail nécessaire pour développer la fusion nucléaire en elle-même, que nous ne maîtrisons toujours pas. Les expériences dans ce domaine continuent à nous surprendre, car nous ne savons pas encore tout. Sur ce front aussi la Chine progresse, avec un Tokamak supraconducteur de dernière génération. Elle prévoit de former 2000 scientifiques spécialisés sur la fusion d’ici à 2020. Voilà la direction que doit prendre le monde, à l’opposée du pacte suicidaire entre les systèmes bancaires américain et européen. Il faut développer notre savoir de manière à ce que Prométhée soit fier de nous !

Pour y arriver, nous devons examiner la manière dont le feu a été découvert, c’est-à-dire l’acte de création en tant que tel. Comment devons-nous penser pour générer les percées scientifiques dont nous avons besoin pour l’avenir ?

Lyndon LaRouche a identifié deux trios de penseurs qui ont joué un rôle fondamental dans l’avancement de la science. Le premier trio, à l’origine de la science moderne, est formé par Filippo Brunelleschi, Nicolas de Cuse et Johannes Kepler. Brunelleschi a découvert que c’est la physique et non la géométrie qui définit l’espace dans le petit ; de Cuse a montré la même chose dans le très grand – sur l’existence de l’intelligence elle-même au sein des contradictions de la pure rationalité – ; et ces découvertes ont été unifiées par Kepler. Tant dans sa vie que dans ses travaux, Kepler a cherché à connaître la raison qu’avait Dieu de créer le monde tel qu’il l’a fait. Pourquoi y avait-il six planètes connues à son époque ? Et pourquoi chacune d’entre elles se déplaçait-elle de la façon dont elle se déplaçait ? Kepler a stupéfié ses contemporains en s’aidant de cette science terrestre, la physique, pour résoudre des problèmes situés dans les cieux. Il a découvert que le Soleil est la cause du mouvement des planètes. Il y est arrivé en démontrant que la géométrie et les mathématiques étaient à elles seules incapables d’expliquer l’orbite de Mars.

Les travaux du second trio identifié par LaRouche n’ont pas encore été complétés. Ce trio est formé de Max Planck, dont la découverte de la nature discrète (quantifiée) de l’énergie a ébranlé les conceptions sous-tendant notre compréhension de l’extrêmement petit ; d’Albert Einstein, qui a partiellement mis en pratique le programme de Bernhard Riemann pour développer la forme de l’espace-temps en fonction des principes physiques qui en sont la cause ; et de Vladimir Vernadsky, dont l’esprit fertile nous a légué plusieurs pistes d’étude qui n’ont pas encore été explorées. Ce qui importe le plus pour les idées économiques de Lyndon LaRouche, c’est le concept de noösphère, tel qu’il a été développé par Vernadsky, qui est l’étude de l’action de la pensée elle-même sur son environnement. L’humanité est une force géologique, et la pensée est encore plus puissante, bien que d’une manière différente, que les volcans, la gravité, le magnétisme ou la lumière.

A l’opposé de la méthode de pensée des grands penseurs, il y a, comme l’a souligné LaRouche, le programme de David Hilbert de 1905 (et de Bertrand Russell), qui cherche à axiomatiser les mathématiques et la science en général, transformant tout domaine de connaissance en branche de la logique. Ce qui a pour effet de tuer la créativité de quiconque serait assez bête pour adhérer à ce programme. Même si de Cuse avait déjà montré que Russell avait tort, bien des siècles avant qu’il n’apparaisse, Kurt Gödel a présenté une preuve dévastatrice montrant que même si Russell réussissait, selon ses critères, à éliminer la métaphore et la créativité, l’univers se réserverait le privilège de penser autrement. Aucun système de logique complet ne pourra jamais être créé.

Ceci vient conforter le programme de Riemann pour la science : c’est le processus de la découverte qui est à l’origine de la science. L’autorité de la science ne réside pas dans le fait d’avoir des réponses toutes faites (puisque nous ne les aurons jamais). Son autorité se situe plutôt dans la manière dont elle renverse la pensée dominante en présentant des découvertes nouvelles qui ne peuvent être réduites au système en place, qui sont pour ainsi dire incommensurables avec le système dominant.

La musique magnifique que nous avons entendue hier soir devrait nous inspirer et nous aider à poser les fondements d’une culture orientée vers ce type d’identité. Tel est l’objectif que nous devons nous donner. Il nous faut nous débarrasser de l’oligarchie, de la faim, de la pauvreté et, chose plus importante encore, de l’inutile. Le plus haut devoir de la société et des pays est de créer les conditions pour que les peuples puissent contribuer de manière durable au futur.

Aujourd’hui, la plate-forme la plus adaptée pour accomplir une transformation historique est l’économie de fusion, fondée sur l’hélium-3. La Lune est là pour nous le rappeler et nous lance un défi : celui de faire le prochain grand saut vers l’avenir.

Merci.


Robert Barwick: L’Australie préfère aller au paradis avec les BRICS

Robert Barwick

Citizens Electoral Council CEC, Australie.


J’aimerais vous présenter deux visions complètement opposées de l’Australie, et donc du rôle que mon pays va jouer sur la scène mondiale, pour le meilleur ou pour le pire.

Je montrerai d’abord sur quelle trajectoire l’Australie est actuellement engagée, puis le futur pour lequel nous nous battons avec le mouvement larouchiste australien, le parti politique Citizens Electoral Council (CEC). Je rapporterai notamment certains des progrès encourageants que nous avons réalisés.

Les dirigeants actuels de l’Australie se soumettent au plan de l’oligarchie anglo-américaine – centrée sur la Couronne britannique – de guerres perpétuelles, sous la dénomination trompeuse de « guerre contre le terrorisme ». Ils sont prêts à provoquer un affrontement avec la Russie et la Chine, même si cela risque d’entraîner le monde vers un holocauste thermonucléaire à court terme. Ils adhèrent à un plan visant à imposer des mesures d’Etat policier fasciste et de contrôle de la population. Tout cela avec en toile de fond le plus grand effondrement financier et économique de l’histoire, et l’extension d’épidémies anciennes ou nouvelles menaçant de décimer la population mondiale.

La Couronne britannique a exploité l’Australie en vue de ses objectifs géostratégiques, surtout depuis que notre chef d’Etat, la Reine Elisabeth II, a personnellement fait limoger le Premier ministre pro-développement et pro-souveraineté Gough Whitlam en 1975. Je résumerais cela en trois points :

  • faire de l’Australie une City de Londres ou un Wall Street en miniature ;
  • réduire l’Australie au rôle de « chérif -adjoint », comme l’a évoqué un récent premier ministre, dans le jeu de guerre anglo-américain dans la région Asie-Pacifique ;
  • servir de laboratoire pour ce créer un mouvement mondial génocidaire, derrière le masque de « l’environnementalisme ».

En 1995, Katherine West de l’Institut Royal des Affaires Internationales, ou Chatham House, déclarait que le Commonwealth britannique devrait être le cœur d’un nouvel Empire britannique – « un empire financier informel », comme elle le dit elle-même. Elle a invoqué l’idée que l’Australie pourrait y représenter « la tête de pont vers l’Asie. » C’est ainsi que des milliers de firmes britanniques de premier plan ont établi leurs quartiers généraux en Australie, tandis que la ville de Sydney a été transformée en un subsidiaire de Londres et de Wall Street. Nos quatre grandes banques sont parmi les 50 plus grosses banques du monde, et elles dominent l’économie du pays.

Il y a 50 ans, l’agriculture et l’industrie représentaient la moitié de notre produit national brut ; aujourd’hui, elles représentent moins de 10 %. Le secteur financier est passé de 10 % du PNB en 1980 à environ 20 % aujourd’hui.

Les quatre grandes banques australiennes sont globalement détenues par des intérêts de la City de Londres et de Wall Street. Notre population est de seulement 23,5 millions, mais le dollar australien est la 5e monnaie la plus échangée dans le monde. La bulle des dettes hypothécaires, patronnée par les quatre grandes banques, est la plus grosse du monde.

Cette année, l’Australie dirige le G20. Le Premier ministre Tony Abbott et son ministre des Finances, Joe Hockey, un agent au service de Londres et de Wall Street, a déclaré que le sommet du G20 à Brisbane le mois prochain aura deux priorités : premièrement, la politique anglo-américaine de « bail-in », la confiscation de l’argent des créditeurs et des dépôts pour sauver les mégabanques de la banqueroute, Chypre faisant office de modèle. Deuxièmement, le lancement d’une soi-disant « Initiative globale pour les infrastructures » (GII), qui n’est qu’une fumisterie. Tony Abbott s’est auto-proclamé « premier ministre des infrastructures », mais son initiative est une contre-proposition sournoise face à la nouvelle Banque d’Investissement et d’Infrastructures Asiatique (AIIB), inspirée par la Chine.

Abbott et Hockey ont un impressionnant pedigree de privatisations et de pillage des infrastructures locales et nationales, au bénéfice des financiers privés. Tandis que la AIIB prévoit dans un premier temps d’investir 50 à 100 milliards de dollars par an dans des nouveaux projets d’infrastructures, le plan Abbott/Hockey vise à créer un Centre global pour les infrastructures afin de promouvoir ce que l’on qualifie de partenariats publics-privés (ou PPP) – et dont la banque australienne Macquarie est pionnière.

Le modèle PPP est promu par le FMI, la Banque Mondiale, l’OCDE et le Long Term Investors Club (LTIC) ici en Europe (ce dernier est également très présent en Australie). Leur idée est que les gouvernements n’ayant plus les moyens financiers pour bâtir les infrastructures, c’est au secteur privé de le faire. Quelle que soit l’infrastructure construite, ou, le plus souvent, obtenue grâce à des privatisations, elle est gérée sur la base d’une taxe à l’utilisateur, comme on peut le voir avec les énormes péages sur les routes possédées par la Banque Macquarie, autour de Sydney.

La science de l’économie physique de LaRouche nous enseigne que l’infrastructure augmente la productivité, et entraîne l’économie dans son ensemble. Les gouvernements investissent dans les infrastructures en vue du bien commun. Mais pour les promoteurs des PPP, la seule motivation valable dans la possession d’infrastructures est d’en tirer tout l’argent possible.

L’AIIB a évalué les besoins de l’Asie en investissements dans les infrastructures à 750 milliards de dollars par an, dans une estimation à minima. Mais le 9 octobre, le journal L’Australien a déclaré que « l’initiative australienne (GII) ne consiste pas à investir dans de nouveaux projets, mais plutôt à apprendre à mieux connaître les relations de partenariat entre les gouvernements et les investisseurs » et« comment permettre la réalisation plus rapide et plus efficiente de bénéfices » au secteur privé.

Les BRICS veulent bâtir les nations, tandis qu’Abbott et Hockey veulent faire adopter au G20 la politique de la Couronne, dont l’objectif est de les piller.

Sur le plan militaire, l’Australie sert actuellement de quartier général pour l’infâme « Pivot asiatique » du Président américain Obama. Inspiré par les Britanniques, ce pivot vise l’affrontement militaire avec la Chine. La présence militaire américaine et britannique dans la région augmente rapidement.

Cette carte provient d’un numéro de 2012 de notre journal New Citizen. Les points dorés montrent comment les Anglo-américains ont opiniâtrement accru leur présence militaire dans l’Asie-Pacifique, avec l’agrandissement des bases existantes et la création de nouvelles. Voici ce que nos propres investigations nous ont révélé sur les installations militaires en Australie. En y regardant de près, on peut voir les bases agrandies, les nouvelles bases navales et aériennes, les sites de renseignement, et les terrains d’entraînement.

Au milieu du continent, encerclé en rouge pour désigner une base en cours d’agrandissement, vous pouvez voir Pine Gap, la base des renseignements qui aide au guidage des drones opérant au Moyen-Orient, et qui est un élément essentiel du système de défense antimissile balistique mondial américain, dans la stratégie de première frappe des Anglo-américains contre la Chine et la Russie. Déjà, durant la Guerre froide, Pine Gap revêtait une telle importance dans les plans de guerre nucléaire anglo-américains que les soviétiques considéraient l’Australie comme une cible de premier plan.

On voit mal comment un dirigeant politique pourrait surpasser Tony Abbott et notre ministre des Affaires étrangères Julie Bishop dans leur zèle à dénoncer outrageusement la Russie et Vladimir Poutine, notamment en se rangeant au côté des provocations anglo-américaines en Ukraine.

A propos du rôle de l’Australie comme laboratoire d’essai pour la création d’un mouvement génocidaire « environnementaliste », il suffit de considérer qu’entre 1971 et 1976, le Prince Philip a personnellement dirigé la Fondation Autralienne pour la Conservation, une branche du World Wildlife Fund (WWF), et parrainé la création du premier parti vert du monde, dans l’Etat australien de Tasmanie. Nous avons publié une édition spéciale de New Citizen sur ce sujet en 2011, que nous allons bientôt republier sous forme d’une brochure. Cela inclut une documentation détaillée sur la création du mouvement environnementaliste moderne par la Couronne britannique et son Conseil privé (Privy Council), dans la continuité de la Société eugéniste britannique des années 1930.

Venons-en maintenant à des questions plus joyeuses : premièrement, ce que nous avons fait avec le CEC pour contrecarrer les plans de l’ennemi, et, au côté de nos associés de l’Institut Schiller et du mouvement de LaRouche en général, et aujourd’hui des BRICS, pour vaincre cet ennemi une bonne fois pour toutes ; je dirai ensuite quelques mots sur le rôle que l’Australie devrait jouer dans ce nouvel ordre économique mondial plus juste.

Pour cela, je vais emprunter le chemin inverse de la première partie, à travers nos combats contre le fascisme vert, le pivot asiatique et l’établissement de l’Australie en tant que branche asiatique de Londres et Wall Street.

Depuis que le CEC a ouvert son bureau national à Melbourne en octobre 1992, en lançant un parti politique national, nous avons livré une bataille personnelle avec les laquais australiens de la Reine Elisabeth et du Prince Philip ; ce dernier avait déclaré à l’époque qu’il craignait que « le mouvement de LaRouche ne devienne la force politique la plus gênante jamais vue sur le continent australien. » Nous avons combattu les politiques de la Couronne, et défendu une vision de ce que notre nation pourrait devenir si elle se libérait du système actuel et de l’idéologie servile, que de trop nombreux Australiens acceptent aujourd’hui.

Nous avons créé le journal New Citizen, publié sur une base trimestrielle à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, et nous avons produit des brochures sur des sujets spécifiques, distribués en masse.

Un numéro du New Citizen, intitulé « le marché du carbone est un génocide hitlérien », a été publié peu de temps avant le sommet de Copenhague sur le climat en 2009. Le Premier ministre australien de l’époque, Kevin Rudd, était l’un des personnages clé dans la campagne internationale de la Couronne pour faire adopter lors de ce sommet des réductions drastiques des émissions de carbone, avec pour conséquence la destruction de l’économie mondiale. Au départ, 60 % des Australiens croyaient que les émissions de carbones étaient la cause du réchauffement global. Nous avons distribué 500 000 exemplaires de ce journal et mobilisé notre base. Quelques mois plus tard, Rudd a été mis à la porte par une révolte au sein de son propre parti, sur cette question précise. Des membres du Parlement, choqués, ont rapporté avoir été bombardé par près d’un million d’appels téléphoniques et de courriels.

Il y a ensuite la question du Pivot asiatique, qu’Obama a annoncé en 2011, en ouvrant une nouvelle base américaine dans le port de Darwin en Australie du nord, dans le cadre de cette mobilisation contre la Chine. Conscient qu’Obama se plaçait dans la continuité de l’appel de Dick Cheney pour une pax Americana, dont l’objectif est de ne plus jamais autoriser quiconque à défier la puissance anglo-américaine, nous avons nommé le danger : le monde se dirigeait vers une guerre mondiale. Nous avons publié 400 000 exemplaires de notre journal New Citizen, montrant d’où venait cette politique. Nous en avons inondé toutes les bases militaires, les groupes de réflexion, les institutions gouvernementales, les bureaux de police, les universités et toutes les autres institutions importantes que nous pouvions trouver.

Jusqu’alors, presque personne en Australie n’alertait contre le danger croissant de guerre nucléaire. Cette situation a brusquement changé quand l’ancien premier ministre Malcom Fraser, ainsi qu’une poignée d’académiciens, ont eux aussi commencé à sonner l’alarme. Le 25 septembre 2012, Fraser a fait un discours cinglant contre le Pivot asiatique. Il a prévenu que « toute utilisation des armes nucléaires entre les Etats-Unis et la Chine serait une catastrophe humanitaire globale », et que « tout conflit militaire entre des puissances dotées de l’arme nucléaire risquerait d’escalader vers un conflit nucléaire. Un tel conflit – et toute provocation pouvant y conduire – doit être empêché à tous prix. »

Tandis que le danger de guerre augmentait, nous avons publié à la fin de l’année 2012 un autre numéro de notre journal sur le sujet. Il contenait de nouveaux avertissements de la part de Lyndon LaRouche, ainsi que des citations de l’ancien Premier ministre Fraser, qui avait déclaré publiquement que l’avancée des systèmes BMD vers la frontière russe rendait la guerre plus probable. Nous avons également publié ce numéro en langue chinoise ; presque 4 % de la population, environ 1 millions de personnes, sont des immigrants chinois ou des descendants d’immigrants chinois.

Cette année Malcolm Fraser a publié son livre Dangereux alliés. Il y écrit que l’Australie doit définir sa propre politique étrangère, et cesser d’être le subalterne de puissances étrangères – qu’il s’agisse de l’Empire britannique ou d’Etats-Unis sous l’emprise d’une logique impérialiste. Il a appelé à prendre des mesures alors impensables pour empêcher la guerre, comme refuser aux américains l’accès à Pine Gap. Ce type de propositions non-conventionnelles a contribué à créer un débat sérieux sur les questions de sécurité en Australie.

Déjouer les plans visant à faire de l’Australie un avant-poste de la City de Londres et de Wall Street est notre mission fondamentale, car c’est la certitude d’un effondrement à court terme du système financier global qui motive la politique d’affrontement avec la Russie et la Chine. Par conséquent, le mouvement de LaRouche en Australie a livré un combat sans relâche pendant les deux dernières années, contre le bail-in et en faveur de la séparation bancaire Glass-Steagall.

En juin 2013, un court article est paru dans l’Australian Fiancial Review, intitulé « Actionnaires et créditeurs doivent payer en cas de faillite des banques : BRI (Banque des Réglements Internationaux) ». Peu de lecteurs ont pu comprendre cette langue d’Esope sur le bail-in. Nous avons immédiatement lancé une enquête d’urgence sur le complot visant à imposer le bail-in, chose que le gouvernement niait même être en train d’envisager.

Nous avons publié le résultat de nos recherches, à un demi-million d’exemplaires, et avons escaladé notre campagne pour appliquer le Glass-Steagall aux quatre grandes banques. La task force que nous avons organisée dépassait tout ce que nous avions fait jusqu’alors, avec des appels téléphoniques à tous les membres des 2500 Conseils locaux d’Australie, de même qu’à des personnalités importantes de divers secteurs, afin qu’ils souscrivent à notre appel à un Glass-steagall. Près de 500 ont signé. Le 13 décembre, en achetant une page entière de publicité dans le principal journal national, The Australian, nous avons pu faire paraître la liste des signataires, avec pour titre « Non à la saisie des comptes bancaires – passons Glass-steagall ! »

Ensuite, nous avons produit 10 000 exemplaires d’une brochure intitulée Le Glass-steagall, maintenant ! Notre lobbying auprès du Parlement, depuis notre siège à Melbourne, ainsi que par des membres du CEC à travers tout le pays, a eu un tel impact que le principal organisateur du bail-in, le ministre des Finances Joe Hockey, a été forcé par un ténor du Sénat australien d’envoyer son principal assistant discuter du Glass-steagall et du bail-in avec deux des membres du Comité exécutif du CEC, ainsi qu’une personnalité internationale de renom, qui était notre invité à ce moment !

En même temps, Hockey a annoncé en décembre 2013 la création d’un prétendu Comité d’enquête sur le système financier (FSI), avec comme intention évidente de déréguler davantage le système bancaire australien, au bénéfice des quatre grandes banques. Ce FSI a reçu 280 requêtes publiques durant la première audition ; mais à la suite de notre mobilisation, un nombre sans précédent de 5000 requêtes ont été soumises pendant la seconde audition. Parmi elles, l’ancien Premier ministre Fraser a déclaré que l’Australie devrait rejeter le bail-in et « au lieu de cela… séparer totalement la banque de détail des activités spéculatives des banques d’investissement, ce qu’avait fait la loi Glass-steagall aux Etats-Unis avec grand succès de 1933 jusqu’à son abrogation en 1999 ».

Pendant deux décennies, le CEC a produit de nombreux écrits et fait campagne pour une relance de l’économie physique de notre pays, une campagne inspirée par les idées de Lyndon LaRouche. Notre programme pour une reprise nationale se base sur des grands projets infrastructurels, comme le projet hydroélectrique des Snowy Mountains. Construit entre 1948 et 1974, il a été décrit par l’American Society of Engineers comme « l’une des sept merveilles de l’ingénierie dans le monde ».

Notre ami le défunt professeur Lance Endersbee, vétéran du projet Snowy, nous avait aidé à élaborer plusieurs programmes. Parmi eux, un programme comprenant 18 projets d’eau pour transformer l’Australie, où se trouve le second plus grand désert après le Sahara, en une terre d’oasis. Nous avons un programme d’énergie nucléaire, l’Australie disposant de la plus grande réserve d’uranium du monde et de la seconde réserve de thorium.

Notre avons également un projet visant à développer le transport maritime à grande vitesse, domaine dans lequel nous sommes déjà au rang de leader mondial ; la construction d’un réseau ferroviaire à grande vitesse afin d’unifier notre vaste continent ; le redéveloppement de notre secteur des machine-outils, qui était dans le passé réputé, afin que nous puissions exporter des biens d’équipements vers l’Asie ; et un programme visant à envoyer des Australiens dans l’espace. Le projet du professeur Endersbee pour construire un anneau ferroviaire à grande vitesse, en parallèle avec le développement du transport maritime à grande vitesse, rendra possible l’exportation de machines agricoles ou de machine-outils vers n’importe quel port en Asie, en un à quatre jours.

Pour conclure, je voudrais dire que, comme tous les Australiens qui pensent, j’ai été très enthousiasmé par l’atterrissage du rover « Lapin de Jade » sur la Lune, et par le succès de la Mars Orbiter Mission indienne. Malgré que nous ayons largement abandonné notre programme spatial, l’Australie a été l’un des cinq premiers pays du monde à s’impliquer dans la recherche spatiale, à travers le programme spatial américain.

En dépit de l’oppression britannique et de fréquents sabotages, l’optimisme et l’esprit d’exploration ont toujours inspiré l’Australie à travers son histoire. Cela est reflété dans l’histoire de notre propre organisation, qui s’est développée à partir de deux impulsions de départ : la volonté de notre secrétaire national Craig Isherwood et de sa femme Noelene d’organiser un mouvement politique rural à la fin des années 1980, et la rencontre du CEC avec l’organisation américaine de LaRouche. Et cela est arrivé parce que l’Australie avait le taux le plus élevé d’abonnements au magazine Fusion (magazine scientifique fondé par Lyndon LaRouche), après les Etats-Unis. Les Australiens sont de grands explorateurs. Au cours des années 1980, de nombreux Australiens adhéraient à la Fondation pour l’énergie de fusion dans les aéroports du monde entier. A la fin de cette décennie, nos futurs collègues américains ont commencé à se demander : « Comment se fait-il que ces Australiens soient aussi optimistes ? On ferait bien d’aller voir cela de plus près. »

Nous sommes venus participer à cette conférence de l’Institut Schiller, tandis qu’apparaît un nouvel engouement pour l’énergie de fusion et que le vent optimiste des BRICS souffle dans le monde ; nous sommes déterminés à donner à l’Australie la place qu’elle mérite dans le nouvel ordre économique mondial vraiment humain qui est en train de naître.

 


Prof. Dr. Wangsuo Wu: Les perspectives d’avenir qu’offre l’énergie nucléaire

Prof. Dr. Wangsuo Wu

Doyen de l’École de science et de technologie nucléaire, Université de Lanzhou, Chine.


(Cette présentation a été lue par le représentant de l’Institut Schiller Toni Kästner, à partir d’une présentation Power Point fournie par le Pr Wu, qui a dû se désister à la dernière minute.)

La formation de travailleurs qualifiés pour le développement pacifique le long de la Nouvelle route de la soie est l’une de nos tâches, puisque notre institut se trouve dans la capitale de la province de Gansu, Lanzhou, située aujourd’hui comme à l’époque au début de la Route de la soie et qui est étroitement associée à son développement. Ceci explique que cette présentation fait partie d’une série de discours prononcés sur le passé et l’avenir de la Route de la soie.

Mais que signifie le nucléaire ? Nous pouvons répondre à cette question de plusieurs manières.

Dans le passé, nucléaire signifiait « armement », « menaces » et autres choses de ce type. Dans l’avenir cependant, nucléaire signifiera seulement « paix » et « énergie durable ». C’est pourquoi nous allons aborder cette question dans le contexte du développement de la Route de la soie.

Dans l’écriture chinoise, il arrive que deux caractères se prononcent de manière similaire mais prennent des significations différentes. Le fait qu’ils se prononcent de la même manière démontre cependant qu’ils sont reliés d’une manière ou d’une autre. Pour moi donc, dans la langue chinoise, « énergie nucléaire » signifie « paix par le développement ». Et cela a été, après tout, l’idée fondamentale de la Route de la soie par le passé, et il en sera de même pour l’avenir.

La vision de l’avenir de la Chine

Il y a actuellement 19 réacteurs nucléaires en activité, regroupés sur 7 centrales. 28 gigawatts supplémentaires sont en construction, et d’ici 2020, 58 GW au total seront reliés au réseau. Et ils ne seront pas uniquement construits sur la côte est du pays, mais de plus en plus à l’intérieur du continent.

Dans cette entreprise, tout le travail vise un développement pacifique et durable de l’énergie nucléaire en Chine. Ainsi, le pourcentage du nucléaire dans la production totale d’électricité passera à 4 % d’ici 2020, 10 % en 2035, puis à 30 % en 2050, avec d’autres sources d’énergie renouvelable.

Pour atteindre cet objectif, La Chine doit développer et construire plus de centrales nucléaires. Mais je voudrais d’abord vous montrer pourquoi nous avons choisi le nucléaire :

  • parce qu’il faut revoir, pour plusieurs raisons, l’usage du charbon en tant que source d’énergie ;
  • pour éviter un conflit entre croissance économique et environnement ;
  • pour mieux équilibrer les prix de l’énergie ;
  • pour surmonter les limites inhérentes aux autres sources d’énergie, en termes de disponibilité et de compatibilité avec l’environnement ;
  • pour stimuler la productivité de l’économie, en particulier grâce aux apports technologiques du secteur nucléaire.

Les défis auxquels nous sommes confrontés, dans cette entreprise, sont les suivants :

  • la sûreté des installations ;
  • la protection des installations contre le terrorisme, ainsi que l’émission de substances dangereuses ;
  • la manutention des produits radioactifs ;
  • la compétitivité économique, ainsi que sa soutenabilité.

Mais à part ces défis généraux, il y a également des défis qui sont plus spécifiques à la Chine. Parmi ceux-ci, il y a :

  • la disponibilité des matériaux nucléaires et des ressources dans ce domaine ;
  • la compétitivité dans la construction et l’installation de centrales nucléaires ;
  • nos propres capacités d’innovation dans les technologies nucléaires ;
  • la construction de centrales nucléaires dans les régions intérieures du pays ;
  • la formation de travailleurs qualifiés dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire.

Le dernier défi pour la Chine, concernant la formation de travailleurs qualifiés dans le nucléaire, est une tâche qui revient à notre université dans la ville de Lanzhou, située sur la Route de la soie. A quel point ceci est important pour la Chine, aujourd’hui, est montré par un coup d’œil rapide sur le passé, le présent et l’avenir de la science nucléaire en Chine.

  • 1895-1942 : Premiers pas : fondation de la radiochimie et de la recherche nucléaire en Chine ;
  • 1942-1986 : Âge d’or : construction, et emploi de techniciens du nucléaire ;
  • 1986-2000 : Déclin ;
  • 2000-2011 : Renaissance : formation de techniciens du nucléaire ;
  • 2011- ???? : Fukushima

Après l’incident de Fukushima, nous ne savions pas dans un premier temps comment la Chine allait procéder, et si elle allait s’en tenir à son plan. Il y a eu par conséquent des discussions intenses entre les spécialistes. Ils sont arrivés à la conclusion que la Chine devra continuer à développer son énergie nucléaire.

La formation dans le nucléaire aujourd’hui

Tandis qu’au cours du siècle dernier nos universités ont hésité et dans certains cas ont même arrêté certains programmes nucléaires, nous avons maintenant relancé les programmes dans les domaines de la radiochimie, la technologie nucléaire, la physique nucléaire, la médecine nucléaire, etc.

Des développements similaires ont eu lieu dans certaines nombres d’institutions non universitaires. Nous devons reconnaître que le nombre de travailleurs du nucléaire dépend du nombre de centrales en activité. Il est clair par conséquent, qu’un développement plus rapide de la science et de la technologie nucléaire provoquera un accroissement des besoins en termes de personnel spécialisé, et ceci représente un défi, à savoir si nous serons en mesure de répondre à la demande.

Les domaines de spécialisation qui sont affectés sont la planification, la construction et l’opération de centrales nucléaires, ainsi que le cycle du combustible. Si le pays doit pouvoir répondre à cette demande, ceci exigera que le nombre de travailleurs qualifiés augmente jusqu’à 25 000 d’ici 2020. En raison du développement rapide des dernières années, la demande s’accroîtra jusqu’en 2015, puis ralentira et stagnera dans les années qui suivront. Ceci signifie qu’avant 2015, 1200 spécialistes seront formés : 350 ingénieurs dans la chimie des combustibles ; 330 ingénieurs dans le domaine des réacteurs ; 90 travailleurs dans les sciences fondamentales comme la radiochimie et la physique nucléaire ; 140 personnes dans la géologie, l’exploitation des mines d’uranium et la métallurgie.

A part les spécialistes dans la science et la technologie nucléaires à proprement parler, il faudra également former du personnel dans les domaines du financement, du droit et de la protection de l’environnement. Le défi est donc le suivant :

  • former les travailleurs spécialisés requis ;
  • former les professeurs,
  • construire et moderniser les laboratoires ;
  • inciter davantage les étudiants.

Des décisions politiques peuvent libérer toutes les institutions subordonnées. Il faut que le Congrès du peuple prenne des décisions, afin de fournir le financement à long terme pour ces programmes.

Des progrès ont déjà été accomplis :

  • le gouvernement a déjà décidé un financement durable des programmes de formation dans les domaines de la science et de la technologie nucléaire ;
  • des entreprises s’impliquent et partagent leurs installations avec les universités ;
  • les universités travaillent au renouvellement de leurs départements et de leurs équipements.

Je peux dire pour conclure que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire le long de la Route de la soie va stimuler la formation de travailleurs qualifiés dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire. Le peuple chinois aime la paix, et espère construire un monde pacifique. Il faut donc garantir l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, et nous espérons que tous les peuples du monde bénéficieront d’un développement pacifique.


Toni Kästner: A quoi devrait ressembler l’Allemagne dans 50 ans

Toni Kästner

Président de la Fondation pour l’Énergie de Fusion, Essen, Allemagne


 


Dr. Wolfgang Lillge – Combattre les maladies et pandémies par une politique de développement global

Dr. Wolfgang Lillge

Rédacteur en chef du magazine Fusion, Berlin, Allemagne
Lien : prochainement


 


Dr. Chandra Muzaffar: Salutation de ‘the International Movement for a Just World (JUST)’

Dr. Chandra Muzaffar

Fondateur et Président du Mouvement international pour un monde juste (JUST)


 


Diogène Senny: BRICS ET PANAFRICANISME – CONVERGENCES OPERATIONNELLES

Diogène Senny

Secrétaire général de la Ligue Panafricaine – UMOJA (LP-U), Paris, France

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Remerciements

Chers Camarades,

Au nom de notre organisation, la Ligue Panafricaine – UMOJA, nous voulons d’abord remercier les camarades de l’Institut Schiller d’avoir organisé cette rencontre. Laquelle rencontre, ô combien importante, au moment où l’impérialisme financier, lui-même, fils naturel et direct de la géopolitique impérialiste globale, ne cesse de s’organiser et de muter en différentes tentacules, capables d’aliéner tous les secteurs de nos sociétés.

Nous ne commencerons pas notre propos sans réaffirmer notre gratitude militante à l’endroit du parti français, Solidarité et Progrès, qui nous a honoré de cette invitation afin d’être parmi vous ici à Francfort. Cette invitation nous permet de faire connaître notre combat à la famille internationale anti-impérialiste. A la Ligue Panafricaine – UMOJA, nous sommes convaincus que face à l’impérialisme qui agit de façon coordonnée et solidaire, nous ne gagnerons pas si nous sommes dispersés, isolés et de surcroît désorganisés.

I. Introduction

Chers Camarades,

Nous avons intitulé notre intervention : BRICS ET PANAFRICANISME :

CONVERGENCES OPERATIONNELLES

Nous allons présenter dans un premier temps, rapidement et indépendamment, les BRICS d’une part et le Panafricanisme, l’idéologie de notre organisation, de l’autre. Nous montrerons ensuite les convergences opérationnelles nécessaires, et même urgentes, afin de reculer la progression de l’impérialisme partout où c’est possible, pour espérer enfin le vaincre un jour.

II. L’initiative historique des BRICS

Outre la militarisation extrême du monde, la géopolitique impérialiste s’appuie également sur le contrôle international des moyens de financements des économies nationales. Par ce moyen, elle arrive à mettre sous l’éteignoir les droits inaliénables des peuples à définir librement leurs politiques économiques. Assurément, les institutions de Bretton Woods, le Club de Paris, le Club de Londres et bien d’autres, sont les instruments visibles de l’écrasement des peuples, à travers le piétinement de leur souveraineté.

Par conséquent, la Ligue Panafricaine – UMOJA se réjouit et salue l’initiative prise par les BRICS, le 15 juillet 2014 à Fortaleza au Brésil, de créer l’une des plus grandes banques de développement au monde afin de constituer une véritable alternative en matière de développement à l’impérialisme financier de la Banque mondiale et du FMI.

A ces cinq pays, c’est-à-dire le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ce ne sont pas moins de 3 milliards d’habitants, soit environ 3 terriens sur 7, il était temps qu’ils élèvent la voix dans un monde où ne comptent que les rapports de force.

Ce n’est pas l’actualité qui va nous démentir. En effet, comment comprendre l’humiliation que la justice américaine vient d’infliger à un grand pays comme l’Argentine, la condamnant à payer des sommes colossales aux fonds vautours. Précisément, 1,3 milliards de dollars américains.

Il convient juste de rappeler que l’Argentine, c’est 41 millions d’habitants, avec un PIB en 2012 de près de 475 milliards de $ US. Naturellement, la Ligue Panafricaine – UMOJA s’associe au mouvement de solidarité internationale de tous les progressistes à l’égard du peuple argentin martyr. Car, il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un pillage financier international.

L’humiliation suprême que vient de subir le peuple argentin, est un cas d’école permettant de comprendre l’importance de trouver au système financier international dominant des alternatives comme celle que vient de prendre les BRICS en créant cette banque de développement.

Mais ce que les BRICS tentent de faire pour se soustraire du diktat international, c’est exactement ce que la Ligue Panafricaine – UMOJA propose pour le monde africain. Car, comme chacun le sait, l’impérialisme financier international n’a pas de frontière, et le monde africain fait l’objet, comme nulle part ailleurs, des dégâts innommables de ses politiques mortifères à travers les régimes très souvent corrompus par une oligarchie financière internationale.

III. Le Panafricanisme : idéologie de libération et de la renaissance africaine

Idéologie inspirée de l’histoire africaine propre, le Panafricanisme, depuis deux siècles, s’oppose fondamentalement à l’impérialisme qui s’est abattu sur le monde africain d’abord à travers l’esclavage, ensuite par la colonisation et, enfin, le néocolonialisme présent.

Pour la Ligue Panafricaine – UMOJA, dans la lignée des pères historiques du Panafricanisme, le seul moyen de mettre fin à l’impérialisme qui domine le monde africain, réside dans l’Unité politique des territoires africains morcelés, fragilisés, proie involontaire de l’impérialisme et donc sur lesquels chaque puissance exerce une certaine influence, aliénant par voie de conséquence, la souveraineté des peuples.

L’impérialisme présent, nommé aussi néocolonialisme, maintient le monde africain dans une structure économique purement coloniale, qui le contraint à demeurer éternellement pourvoyeur de matières premières brutes et dans la monoculture à destination exclusive d’exportation, tout en étant consommateur passif des produits manufacturés importés.

Sur le plan financier, ce sont les institutions de Bretton Woods en complicité avec les anciens pays colonisateurs qui mènent le jeu dans le monde africain. A peine en début de leur construction, les Etats africains ont été empêchés de se développer suite à toute une série d’injonctions économiques depuis les années 80, les obligeant à appliquer des Plans d’ajustement structurel imposés par la Banque mondiale et le FMI.

Le cas le plus emblématique s’est passé en 1994, où le FMI avait obtenu de la France, ancien pays colonisateur des 14 pays de la zone franc et véritable propriétaire du Franc CFA, de dévaluer cette monnaie de 50 %. Les effets de cette répression monétaire furent terribles : un produit importé de France qui valait 100 FCFA a valu du jour au lendemain 200 FCFA. Pour récupérer 100 FCFA, il fallait vendre le double des produits habituels. Naturellement, le pouvoir d’achat des populations des pays de la zone CFA avait fortement et brutalement chuté, sans mesure d’accompagnement, d’autant que les salaires étaient bloqués depuis une dizaine d’années sur injonction du FMI.

Le comble de tout ceci est que la dette de ces pays libellée en monnaie étrangère, elle s’est retrouvée de fait multipliée par deux en FCFA. Ainsi, les efforts de dix ans de remboursements pour les pays sous ajustement structurel (gel des recrutements, compression des budgets de santé et d’éducation, blocage des salaires…) du même FMI, se sont vus tout simplement annihilés.

Par conséquent, la Ligue Panafricaine – UMOJA, se bat pour que l’Afrique puisse reconquérir tous les attributs de sa souveraineté. Nous avons bien conscience que notre Unité politique ne peut se faire sans que nous ayons en même temps la souveraineté monétaire, seul moyen de mettre fin à la répression monétaire dont les populations payent tous les jours un lourd tribut.

Nous qualifions d’historique l’initiative prise par les BRICS comme la volonté manifeste de s’arracher des griffes du féodalisme de l’impérialisme financier international.

Mais la vraie question est de savoir, pourrions-nous converger nos forces afin de rendre nos actions opératoires et couronnées de succès ?

IV. Convergences opérationnelles des forces anti-impérialistes

L’originalité de la Ligue Panafricaine – UMOJA, est qu’elle est un mouvement politique fédéraliste dès sa conception. Elle a vocation – ce qu’elle fait déjà – à s’implanter dans tous les pays africains, afin d’y mener les combats politiques jusqu’à la conquête du pouvoir politique.

Notre mission est d’aider à détruire la légitimité des dominateurs et fournir à nos populations dominées, l’arme de critique, de mobilisation, de compréhension indispensable pour leur propre libération.

Car les questions soulevées par le Panafricanisme sont éminemment politiques. Qui mieux que les panafricanistes sont à même de les réaliser ?

Les Sections territoriales qui représentent la Ligue Panafricaine – UMOJA dans chaque territoire africain se battent pour contrôler le pouvoir du plus petit échelon (quartier, association, mairie, députation…). Par conséquent, nos Sections ont un rôle différent des partis politiques classiques, aussi dans chaque Section, nous faisons de l’éducation populaire afin de combattre l’aliénation culturelle, et aider nos populations à devenir maîtres de leur destin à travers les activités socio-économiques.

Comment, pouvons-nous, ensemble, dans la famille anti-impérialiste, aider concrètement tous ces militants qui font un travail excellent auprès des populations ?

Chers Camarades,

Nous n’apprenons rien à cette assemblée en affirmant que l’impérialisme ne peut pas aider les mouvements alternatifs comme le nôtre qui fait le voeu de le détruire. Au contraire, il ne fait que produire les conditions de sa propre reproduction.

C’est pourquoi, nous lançons un appel à nos Camarades des BRICS à soutenir concrètement les mouvements alternatifs dans les pays où le néocolonialisme, fils naturel de l’impérialisme financier international à parvenir au pouvoir.

Conclusion

Par conséquent, la Ligue Panafricaine – UMOJA est ouverte à tout partenariat avec toute organisation, personnalités engagées dans le combat anti-impérialiste. Elle invite la famille anti-impérialiste à travailler ensemble sur la base des projets concrets, pour faire reculer l’adversaire commun sur chacun de nos territoires.

Nous vous remercions. – Umoja Ni Nguvu.

 


Malcolm Fraser : travaillons avec les BRICS !

Malcolm Fraser

L’ancien premier ministre australien (1975-1983)


L’ancien premier ministre australien Malcolm Fraser (1975-1983) a envoyé le message suivant à la conférence internationale de l’Institut Schiller du 18 et 19 octobre 2014 en Allemagne. Il y présente une alternative bienvenue à la politique poursuivie par l’actuel PM Tony Abbot, qui a utilisé le langage du rugby pour s’engager à affronter dans un corps à corps (« shirtfront ») Vladimir Poutine lorsqu’il se rendra en Australie pour le sommet du G20. Fraser a également une conception bien plus saine de l’économie, puisqu’il soutient le Glass-Steagall.


Je vous souhaite un grand succès dans vos délibérations. Nous avons désespérément besoin d’un monde plus coopératif et plus inclusif. L’Occident doit se préparer à reconnaître, et aussi accepter, les conséquences des graves erreurs passées. L’élargissement de l’OTAN vers l’est a donné le signal que l’Occident ne veut pas de la Russie en tant que partenaire dans la coopération, mais la voit en tant qu’ennemi défait devant encore être marginalisé. Il n’est pas surprenant que l’action de l’OTAN ait conduit au rafraîchissement sinon à la dégradation des relations entre les Etats-Unis, l’OTAN et la Russie. Elle a rendu toute relation de coopération pratiquement impossible.

D’autres initiatives occidentales se sont généralement terminées sur des échecs. La Guerre du golfe pour la libération du Koweït a été un succès écrasant, mais les possibilités qu’elle aurait pu faire naître, alors que 31 pays avaient participé sur le terrain, ont été jetées par dessus bord par les néoconservateurs et leurs idées d’Exception américaine et de Destinée manifeste. Selon cette vision, tout ce qu’ont fait les Etats-Unis était juste, car ce sont eux qui l’ont fait. La seconde guerre en Irak a été un désastre indiscutable qui devait, de manière prévisible, déclencher la violence sectaire qui s’est engouffrée dans la région, et qui y sévit encore.

L’Occident a commencé une nouvelle guerre contre l’État islamique en Irak et au Levant, sans se donner les moyens de mener cette guerre à son terme et de rétablir la paix. Il faut une nouvelle société plus ouverte et inclusive, où tous peuvent participer dans l’élaboration des règles qui affectent tout le monde. Avec un Fonds monétaire et une Banque mondiale qui sont dominés par les intérêts américains et occidentaux, il n’est pas surprenant de voir émerger actuellement des tentatives pour contourner ces institution et créer une alternative.

Il existe une option : c’est que la pays occidentaux les plus puissants se rendent compte que de grands changements ont eu lieu dans le monde, que le contexte stratégique a évolué, que d’autres puissances comme les BRICS émergent et que l’Occident devrait collaborer avec elles en tant que partenaires, afin d’établir un monde plus équitable et plus juste.

 


Helga Zepp-LaRouche, President of the international Schiller Institute

Helga Zepp-LaRouche: Seul un changement de paradigme peut nous éviter la catastrophe


Hussein, Askary

Hussein Askary: Un plan de développement révolutionnaire pour les proche et moyen-orient


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